Gurdjieff International Review

« Nous Sommes Tous Des Parasites »

A.R. Orage

D

’une manière générale, nous sommes tous des parasites. Gurdjieff utilise constamment cette expression au Prieuré. Aucun de nous n'a acquitté sa dette envers la Nature. Être en vie est un miracle unique — avoir la possibilité d'Être à la place du Non-Être. Pensez à ce que cela a coûté à la Nature dans la préparation des conditions planétaires, les probables longues périodes d'expérimentation pour que, en plus de la servir, nous puissions devenir Fils du Père. Et en retour que faisons-nous ? Nous nous comportons dans la famille de la Nature comme des enfants insouciants dont le seul but est de s'amuser. Si vous réfléchissez sérieusement, ne serait-ce qu'une demi-heure, à la manière dont nous exploitons les ressources naturelles, la terre, les forêts et les animaux, pour satisfaire des désirs anormaux, vous ne pouvez pas vous empêcher d'être consterné.

Emerson nous dit : « Gagnez votre vie » — méritez le droit de vivre. Il est parfois étonnant que la Nature permette aux membres de la race humaine de continuer d’exister, et ne les rende pas inoffensifs ou n'interrompe pas l’existence de l'espèce humaine comme elle l'a fait avec d'autres espèces.

Belzébuth parle de la courte durée de vie des êtres vivants dans une goutte d'eau comparée à la nôtre. De même, si cette pièce dans laquelle nous nous trouvons, et nous avec elle, devions rétrécir à la taille d'une balle de tennis, nous n'en serions pas conscients. C'est peut-être ce qui est arrivé aux fourmis et aux abeilles il y a des millions d'années ; énormes créatures en ce temps-là, elles ont dégénéré et sont devenues un danger pour le schéma cosmique, alors la Nature les a réduites. Maintenant comme alors, le temps et la vie peuvent sembler les mêmes. Il se peut que si la dégénérescence de l'homme continue, si son énergie continue à être détournée vers des trivialités, si les scientifiques continuent à inventer des moyens de destruction plus fantastiques, si les hommes continuent à polluer et à empoisonner les rivières et la terre avec des produits chimiques et des bombes aérosols — alors la Nature peut leur faire subir ce qu'elle a fait aux fourmis et aux abeilles.

Les planètes sont des êtres énormes et ont des relations entre elles comme les gens. Il y a des réactions, des tensions. Leur configuration et leur forme varient, mais leur rotation dans l'espace les fait apparaître comme des sphères. Elles communiquent par les émanations — une force pure qui n'opère ni à travers ni au moyen de la matière ; et par les radiations — qui opèrent à travers et au moyen de la matière. Notre Terre est une planète qui communique avec d'autres planètes grâce à son système organique, qui est comme une peau, plus fine qu'une couche de vernis sur le grand globe de pierre de Swanage (sculpture d’une ville d’Angleterre). Les tensions entre les planètes se font sentir sur notre terre et surgissent à des moments particuliers : apparaît alors ce que Gurdjieff appelle Soliounensius.

C.S. Nott, Teachings of Gurdjieff: The Journal of a Pupil (1962) NY: Samuel Weiser, p. 207–208, 140, 201.

 

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Version Française Traduite par :
     Equipe “Travail et Planète" (Institut Gurdjieff de Paris).

Featured: Numéro d'hiver 2019/2020, Vol. XIV No. 1.
Revision: June 30, 2024