Gurdjieff International Review
Ceci est un extrait d'une conférence que M. Nyland a donnée à son groupe à San Francisco le 14 mai 1969. Étant donné que ce texte provient d'une transcription, il a été modifié pour cette publication.
N
ous faisons beaucoup de marchandage à l'encontre des volontés de la Terre Mère. Nous ne le savons pas parce que nous vivons à la surface de la Terre, et nous n'osons pas vraiment découvrir quels sont les secrets de l'intérieur de la Terre, ou ce qu'il y a dans la tête et le cœur de Mère Nature. Si elle est mère, et si Mère Nature doit prendre soin de l'humanité, combien peu nous y prêtons attention. Quand nous voulons aller d'un endroit à un autre et, peut-être alors traverser des montagnes, nous coupons simplement à travers, nous creusons, nous allons de l'avant et nous nous frayons un chemin au bulldozer. Nous ne savons pas ce que nous perturbons. Quelles choses précieuses sont détruites ? Quels éléments que Mère Nature a peut-être mis longtemps à développer à la surface de la Terre, et parfois même un peu plus profondément, qui sans aucun doute ont un sens très précis pour soutenir la Terre elle-même. Et dans notre soi-disant « sagesse » et notre désir de progrès, nous faisons en sorte de les éliminer. Nous pourrions dire : « tant que ce n’est qu'une petite égratignure sur la peau de Mère Nature, cela ne la dérange pas ». Mais quand la situation s’aggrave et commence à interférer avec le dessein de l'évolution et l'apparition de la vie sur Terre, alors peut-être que l'humanité aussi, dans son ensemble, devrait commencer à s’inquiéter un peu.
Nous pensons savoir. Plus nous approfondissons et plus nous avons d’opportunités de voir et d’expérimenter, plus nous réalisons à quel point nous en savons vraiment peu. Et quand nous arrivons enfin à la conclusion que nous ne savons pas grand-chose, que notre connaissance est assez infinitésimale, alors nous avons un petit coup au cœur. Alors nous nous demandons : « sommes-nous sur la bonne voie ? »
Il y a une similitude entre ce qui se passe sur Terre et ce qui se passe pour nous-mêmes parce que nous, en tant que personne, représentons la Terre Mère sous une forme très petite. Pour nous, notre corps est la Terre. Nous voyageons et nous faisons toutes sortes de choses pour nous exposer à toutes sortes de conditions, et parfois notre esprit est capable de nous guider un peu, et parfois c'est assez aléatoire, et notre corps et nos organes sont mis en danger parce que nous ne savons pas comment gérer.
Vous voyez, si l'on comprend comment sont les conditions à l'heure actuelle, et comment la civilisation a simplement progressé et n'a jamais demandé à Mère Nature si tout allait bien, et s'il n'y avait pas à ce moment-là de prière particulière envoyée à Dieu pour lui demander, par exemple, si nous pourrions faire un barrage Hoover. Est-ce justifié, du point de vue d'une connaissance globale de ce qui appartient à l'univers en totalité ? Peut-être devrions-nous avoir un meilleur conseil. Mais peut-être n'y a-t-il personne à l'heure actuelle qui puisse nous dire – ni du point de vue économique, ni du point de vue commercial – que certaines choses doivent être faites, que nous devons faire en relation avec la vie dans sa globalité.
L'extrait suivant est issu d'un discours que M. Nyland a donné à son groupe le 17 mai 1969. Il venait d'arriver la veille à la propriété du groupe située à côté d'une ancienne forêt de cèdres rouges à Sonoma, au nord de San Francisco. Étant donné que ce texte provient d'une transcription, il a été modifié pour cette publication.
C
haque personne a sa propre réaction en face de cet endroit particulier de la Nature. Comme je l'ai dit hier soir en descendant de voiture : « attendez un moment avant de vous lancer dans une activité afin de laisser pénétrer ce que Mère Nature a à vous dire.» Je ne pense pas que le langage de Mère Nature soit le même pour tout le monde. Je pense que c'est assez privé et entièrement différent pour chaque personne, et à cause de cela, il est difficile d'en parler. Car ce que peut être l'effet sur moi, ou la façon dont je le recevrais, dépend, bien sûr, de ce que je suis et du niveau particulier où je me trouve, et de la manière dont les associations de la vie ordinaire se sont déroulées et m'ont formé. Et cela est vrai pour tout le monde. Peu importe où vous êtes allés, car cela dépend du nombre de sortes d'associations que vous avez eues, de l'activité de votre psychisme et dans quelle mesure vous avez un sentiment. Il est clair que le psychisme des différentes personnes varie, et pour cette raison, ils reçoivent avec leur psychisme un type de langage différent de Mère Nature. Mais Mère Nature représente aussi un certain sentiment. La Nature et la Terre – comme nous la connaissons plus ou moins – sont principalement comparables à notre corps physique, mais il y a aussi quelque chose dans Mère Nature qui peut être la manifestation de son propre sentiment.
Parce que dans Mère Nature, il y a aussi un désir de continuer à vivre, et peut-être d'utiliser l'humanité à la surface pour ce genre particulier de but, et peut-être en elle-même l'espérance que ceux qui vivent sur cette Terre l'aideront enfin à évoluer. Il faut de très, très nombreuses générations avant que la Terre évolue vers une place différente. Je pense qu'il y a une prise de conscience chez Mère Nature dans son ensemble, ... qu'il y a une difficulté, et qu'il y a un certain développement qui est nécessaire, et aussi, peut-être qu’à l'échelle de temps de la Terre, il y a une prise de conscience qu’il faudra longtemps avant que notre malheureuse planète devienne une vraie planète. Et de cette façon, je pense que Mère Nature a un espoir, et cet espoir se situe dans une certaine partie d'elle-même. De plus, cette partie peut être comparée à un état émotionnel. Mais le malheur de Mère Nature est que le centre émotionnel de ce type de corps est divisé et séparé de nombreuses fois en différents endroits sur la Terre où un certain sentiment est possible. On peut les comparer aux nœuds nerveux du corps humain, parce que ce que nous ressentons est si petit dans le plexus solaire et devrait être si grand, connecté et concentré dans notre cœur.
Je pense que Mère Nature le sait et, peut-être, le ressent et en est affligée. Mère Nature représente une partie de Dieu. La vie a été répandue sur la Terre et dans l'échelle de l’évolution et de l’involution, la Terre a une certaine place et elle a aussi des Lois, lesquelles Lois doivent être accomplies. Et lorsqu’elles sont accomplies en direction du Soleil Absolu, alors il y a une chance qu'un jour, un jour dans un futur très lointain, sûrement en ce qui nous concerne, la Terre puisse alors commencer à croître et quitter cet endroit particulier. Mais ce n'est pas tant un lieu qu'une réalité dans l'Espace. C'est un lieu par rapport à la totalité du Rayon de Création et, par conséquent, du point de vue de Mère Nature, il ne s'agit pas de monter au niveau des planètes, il s'agit bien plus de devenir une planète à l'endroit où elle se trouve maintenant. Et la seule façon dont cela peut avoir lieu (si l'on regarde le Rayon de Création) en tant qu'entité en cours d’involution s’expansant de plus en plus, c’est la création de formes dans lesquelles une nouvelle Vie est insufflée, dans laquelle Anoulios est un point de croissance de ce Rayon particulier de Création. Ensuite, Anoulios, à travers la cristallisation et la formation d'un nouveau corps, amènerait automatiquement Mère Nature et la Terre à une certaine place de développement ultérieur, et à l'endroit où se trouve la Terre maintenant, elle deviendrait une Planète.
Et c'est exactement le même genre de schéma qui devrait se passer pour l'humanité. L'Homme ne doit pas attendre sa mort pour qu'alors automatiquement quelque chose de lui soit éloigné de la Terre. La question pour l’Homme est de comprendre qu'il doit grandir là où il est, et d’accepter ce avec quoi il doit vivre, et tout ce qu'il représente. C’est pour lui exactement le même problème que pour Mère Nature. Et l'Homme tel qu'il est, est soumis à une certaine sorte de Rayon de Création qui, dans la cristallisation de l'Homme sur Terre, est allé dans une certaine direction, et la réplique que nous voyons est la Lune et Anoulios ; pour l'Homme, cela signifie, d'une part, la formation de ses manifestations, qui sont à la surface, et d'autre part, ce qu'est son essence, et ce qu'est son entité grandissante, qui est son centre magnétique. Par conséquent, si l'Homme veut évoluer, il peut rester à l'endroit où il se trouve, dans l’environnement où il se trouve. Il n'a pas à attendre la mort de son corps. Il peut évoluer maintenant, et alors son corps ne deviendra rien, même s'il reste sur Terre et même si la Vie y est encore contenue. Jusqu'à ce qu'il soit simplement prêt, comme on dit, à quitter son corps, puis à l'abandonner à son état originel, et si nous vivons sous les lois de la Terre, le corps redevient poussière. Mais ce qu'un homme devrait faire maintenant, c'est se rendre compte que son Centre Magnétique doit aussi évoluer – il doit monter, il doit devenir apparent. Et cela deviendra apparent par la création de certaines choses dans l' Homme tel qu'il est maintenant, qui lui permettra alors de passer de sa place malheureuse à un niveau où son sentiment pourra apparaître. Et c'est le problème de l'Homme lorsqu'il est confronté aux questions du Travail.
Qu'est-ce qui chez un homme devrait être éveillé ? Bien sûr, c'est évident, ça devrait être sa Vie. Et cela devrait être en relation avec la prise de conscience que la Vie existe et que le processus d'éveil est simplement que l'homme, tel qu'il est avec son corps, ses émotions et son intellect, n'est pas assez éveillé à ce qui existe réellement ; et prend tout ce qu'il voit comme réalité au lieu de comprendre que ce qu'il voit avec ses yeux et ses organes sensoriels n'est qu'une petite forme d'irréalité, dans laquelle son centre magnétique est la seule réalité qu'il puisse réellement concevoir et, peut-être, mettre au premier plan. C'est pourquoi il est si important de Travailler de votre vivant. N'attendez pas ...
Willem Nyland a rencontré Gurdjieff pour la première fois en 1924 à New York et est resté en contact avec lui jusqu'à la mort de Gurdjieff en 1949.
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